Brasser de bonnes affaires en temps de pandémie

Si de nombreuses entreprises vont très mal en ce moment, d’autres arrivent à tirer leur épingle du jeu, et certaines sont même en forte croissance. Coup d’œil sur des histoires à succès.

Au début de la première vague, le nombre d’abonnés de Cook it a triplé, et l’entreprise québécoise de plats prêts à cuisiner est passée de 200 à 500 employés. Une croissance fulgurante en quelques semaines seulement.

Ça ne nous sort pas tant que ça de nos habitudes! lance Judith Fetzer, cofondatrice et PDG de Cook it. L’entreprise, qui a six ans, a réussi à tripler son chiffre d'affaires chaque année, explique la femme d’affaires.

Le rythme de croissance s’est encore accéléré à la fin de l’année 2019, lorsque Cook it a acheté son compétiteur, Miss Fresh, qui appartenait à Metro. Donc, déjà là, en début d'année, on a doublé Cook it, parce que c'était en fait deux entreprises de taille similaire [...]. On a fait l'intégration de Miss Fresh, on a discontinué la brand, et ensuite de ça est arrivée la pandémie, la première vague, qui a été assez rock and roll quand même, raconte la PDG.

Aujourd’hui, Cook it compte un peu plus de 700 employés. Une centaine travaillent au siège social en gestion, en télémarketing, en logistique ou encore en développement web. Les autres, pour la plupart des commis de production, travaillent à l’usine, située dans l’arrondissement de Saint-Laurent.

Il n’y a pas que les jeunes entreprises

Inno-Centre est un organisme à but non lucratif qui offre des services-conseils à quelque 450 petites et moyennes entreprises (PME) québécoises dans tous les secteurs. Ça reflète beaucoup la structure économique du Québec. Donc de 50 à 60 % de nos clients sont des manufacturiers, note Annouk Bissonnette, vice-présidente d’Inno-Centre. Mais il y a aussi des entreprises dans les domaines de la haute technologie, la pharmacie ou encore les industries créatives.

Inno-Centre s’occupe des entreprises qui font un chiffre d’affaires de 2 millions de dollars et plus. Notre moyenne, ça dépend des années, mais nos clients sont plus autour de 25 millions de dollars de chiffre d'affaires. Donc c'est de la vraie PME, signale-t-elle.

Au Québec, il y a beaucoup de petites entreprises pour qui le passage au cap des 10 millions ou 20 millions est plus difficile, explique Annouk Bissonnette. Il y a un véritable enjeu de croissance des PME, observe-t-elle. Donc on est vraiment dans une mission de développement économique. Nous, ce qu'on fait, c'est ça : on aide les entreprises dans leur croissance.

Comment s’en tirent les clients en temps de pandémie? Annouk Bissonnette les divise en trois catégories :

  1. Ceux qui sont frappés de plein fouet par la crise, par exemple dans l’industrie du tourisme et du divertissement. On peut essayer de trouver des relais de croissance [...], mais bon, ils essayent de retenir leur souffle le plus longtemps possible, dit l’experte.
  2. Ceux qui sont en zone de turbulences. C'est beaucoup avec ces entreprises-là qu'on va travailler. Des entreprises manufacturières, des entreprises de services, de technologies, qui doivent vraiment apprendre à naviguer dans cette nouvelle normalité, note la vice-présidente d’Inno-Centre. Elle observe que la pandémie a accéléré la transformation numérique chez bon nombre de clients. Cela passe notamment par l’implantation de systèmes ERP (progiciels de gestion intégrés) ou CRM (gestion de la relation client) pour mieux gérer la productivité de l’entreprise.
  3. Ceux qui expérimentent une très forte croissance, liée à leur domaine d’activités. Ça, on en a beaucoup. Le classique, c'est l'entreprise qui va faire du désinfectant pour les mains. Mais il y en a plein d'autres, dans le domaine de l'agroalimentaire ou des communications, par exemple. Avec eux, notre approche est différente. Comment est-ce que tu gères une croissance accélérée? Comment fais-tu en sorte de prendre les bonnes décisions pour que ta croissance soit pérenne? explique-t-elle.

Des robots pour cueillir les fruits et légumes

La pandémie a aussi accéléré la mise en place de solutions technologiques en agriculture, observe Annouk Bissonnette. Tout ce qui est "agri-tech", on en a vu beaucoup cet été, note-t-elle. Elle parle notamment de la fabrication de robots servant à cueillir les fruits et légumes dans les champs de façon complètement automatisée.

L'automatisation des lignes de production existait déjà avant, mais cette tendance s’est accélérée ces derniers mois, notamment en raison d’une pénurie de main-d’œuvre, encore plus forte en temps de pandémie, explique la porte-parole d’Inno-Centre.

La pénurie de main-d'œuvre dans le domaine agro, c'est un problème. Mais c'est devenu encore plus criant, parce qu'il y a des travailleurs saisonniers qui n'ont pas pu venir. Donc, il fallait vite vite trouver une solution. La façon d'automatiser certaines tâches qui étaient peut-être à moins forte valeur ajoutée, bien c'était là, souligne-t-elle.

Pour lire l'article complet : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1745744/entreprises-pme-startup-succes-pandemie
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