Les chômeurs pandémiques sont-ils la solution au déficit de main-d'oeuvre?

Dans une étude, l’Institut du Québec (IDQ) décortique le marché du travail, sa composition, ses défis et ses complexités. 

La pandémie a bouleversé la vie des gens depuis 14 mois. Des familles ont perdu des êtres chers – plus de 11 000 décès au Québec – et d’autres ont vu leur niveau de vie chuter avec des pertes de revenus et d’emplois. On compte près de 100 000 chômeurs de plus qu’en février 2020 au Québec : ces gens peuvent-ils régler le problème de la rareté de main-d’oeuvre?

Dans une étude publiée mercredi matin, l’Institut du Québec (IDQ) décortique le marché du travail, sa composition, ses défis et ses complexités. À première vue, affirme la PDG de l’organisme Mia Homsy, l’idée de replacer rapidement et massivement les chômeurs pandémiques peut sembler la solution parfaite à tous ces maux. Toutefois, la réalité s’avère beaucoup plus complexe.

Il y a des freins à la formation des travailleurs, à leur mobilité entre les régions ou les secteurs. Il y a aussi des ordres professionnels qui ont une tonne d’exigences et qui rendent difficiles les solutions qu’on souhaiterait rapides. Il y a autant de réalités personnelles qu’il y a de chômeurs!

Le 5 mai dernier, lors de la période des questions à l’Assemblée nationale à Québec, le ministre de l’Économie Pierre Fitzgibbon affirmait qu’il y avait 289 000 chômeurs au Québec présentement et 130 000 jeunes de 15 à 35 ans disponibles pour travailler.

On a un bassin de 420 000 personnes qui peuvent travailler, disait-il, et, de l'autre côté, on a une déficience de 148 000 personnes dans nos entreprises. [...] Alors, je pense que mon collègue ministre du Travail travaille très fortement avec la ministre de l'Enseignement supérieur pour qu'on ait une solution québécoise pour régler les enjeux de main-d'oeuvre.

Cette solution québécoise exclut l’apport de nouveaux immigrants pour réduire la pression exercée par le manque de main-d’oeuvre. Je pense que nous avons les outils, a dit le ministre, et qu’on va être capables très rapidement de permettre aux PME en région et dans les grands centres d'avoir accès à de la main-d'oeuvre.

Pensée magique

Cette solution rapide semble relever de la pensée magique, si on se fie aux constats de l’Institut du Québec. Fondamentalement, selon l’organisme, pour le gouvernement du Québec, les enjeux de développement de la main-d’oeuvre ne font toujours pas partie intégrante de la réflexion sur le développement économique.

Et la solution des chômeurs pandémiques ne peut pas s’appliquer pour régler des problèmes à court terme. Dans un contexte de resserrement du marché du travail, de vieillissement de la population, d’accélération

des transformations technologiques et de mobilisation pour lutter contre les changements climatiques, il est impératif de passer de l’obsession de la création d’emploi à l’obsession de la création de talents, selon Mia Homsy.

Il faut investir en formation et en requalification, c’est névralgique et c’est ce que tentent de faire les gouvernements. Mais, pour l’instant, cette solution connaît des ratés.

Selon l’étude de l’Institut du Québec, près de la moitié des PME québécoises (44 %) n’utilisent pas les mesures actuelles d’aide à la formation en raison de leur complexité administrative ou par méconnaissance. De plus, malgré les aides gouvernementales, le recours à la formation est très variable selon le secteur et la taille de l’entreprise. Les secteurs d’activité économique où l’on participe le plus aux activités de formation sont ceux à la fine pointe de la technologie ainsi que l’industrie manufacturière hautement syndiqué

Pour lire l'article complet : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1794319/chomage-covid-rarete-main-oeuvre-quebec-emplois-gerald-fillion

Pour consulter l'étude complète de l'Institut du Québec : https://institutduquebec.ca/wp-content/uploads/2021/05/202105-IDQ-Formation-et-mobilite-de-la-main-doeuvre.pdf

 

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