Pour plusieurs raisons, ce retard persistant est resté longtemps sans conséquence. Cela s’explique avant tout par le maintien d’un taux de change favorable. Notre capacité à exporter malgré notre faible productivité a créé l’illusion d’un modèle viable. La proximité du marché américain et nos relations commerciales privilégiées ont également servi de coussin protecteur, retardant la prise de conscience collective.
Cette absence de conséquences immédiates a engendré une inertie dommageable, car l’investissement en technologies et en processus d’optimisation était perçu comme une dépense facultative plutôt qu’un impératif stratégique.
Nos entreprises, dont plusieurs étaient confortées par des carnets de commandes remplis, n’ont pas ressenti l’urgence de transformer leurs opérations. La productivité est ainsi devenue le parent pauvre des priorités d’investissement, reléguée derrière l’expansion commerciale et la simple addition de capacité de production.
Les crises à répétition, qu’elles soient économiques, sanitaires ou environnementales, perturbent le statu quo. L’inflation, la hausse des taux d’intérêt, la perturbation des chaînes d’approvisionnement ou plus récemment le renfermement du marché américain dévoilent brutalement notre vulnérabilité. Chose certaine, la guerre commerciale récemment déclarée par les États-Unis est venue tout accélérer.
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