Quelles seront les répercussions des tarifs sur les voitures électriques chinoises?

Le tarif douanier de 100% qu’appliquera le Canada à partir du 1er octobre – comme les États-Unis – sur l’importation de voitures électriques chinoises donne le vertige. Certes, ce tarif protégera l’industrie naissante des batteries et des voitures électriques au pays, mais il entraînera aussi des conséquences négatives pour les consommateurs et d’autres secteurs, sans parler du risque d’affaiblir la capacité d’innover de cette industrie.

Selon les données de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), le tarif moyen imposé par le Canada sur les différents produits importés oscille de 0,2% à 21,2%, avec l’exception notoire des produits laitiers (assujettis à la gestion de l’offre), alors que le tarif moyen s’établit à 205,7%.

C’est dire à quel point un tarif 100% est hors du commun.

Pour mettre les choses en perspectives, en 1939, avant la Deuxième Guerre mondiale et au sortir d’une décennie de protectionnisme mondial en raison de la Dépression, le tarif moyen sur les biens manufacturiers importés au Canada se situait entre 25% et 30%.

Revenons aux voitures électriques chinoises.

Le gouvernement d’un pays souverain peut toujours prendre les décisions qu’il souhaite.

Ottawa a décidé de s’aligner sur les Américains

En revanche, il doit tenir compte de sa géographie et du prix à payer. C’est sans doute pourquoi Ottawa a décidé d’appliquer un tarif de 100% sur les importations de voitures électriques fabriquées en Chine – nous imposions déjà un tarif de 6% sur ces véhicules.

Les États-Unis sont de loin notre principal partenaire économique et notre principal allié stratégique.

Depuis le premier accord de libre-échange entre les deux pays (le Traité de réciprocité, de 1854-1866), les chaînes de valeur sont de plus en plus intégrées de part et d’autre de la frontière, à commencer par le secteur automobile.

Des considérations politiques ont probablement aussi teinté la décision d’Ottawa.

Comme Donald Trump pourrait retourner à la Maison-Blanche en janvier, le Canada a préféré ne pas se mettre à dos l’ex-président républicain en alignant ses tarifs sur le taux américain.

Enfin, en imposant des tarifs de 100%, le premier ministre Justin Trudeau a aussi probablement voulu ne pas se mettre à dos de futurs électeurs dans l’industrie automobile de l’Ontario.

Le secteur privé est divisé

Ce niveau de 100% beaucoup est plus élevé que celui que proposait par exemple la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ), soit dans une fourchette oscillant de 40% à 60%.

Selon l’organisme, son approche permettait d’assurer une saine concurrence au Canada, mais sans fermer complètement le marché canadien aux voitures chinoises.

La FCCQ disait aussi s’inspirer de l’approche de l’Union européenne, où les importations de voitures électriques chinoises sont déjà taxées à un taux 10%. Bruxelles propose un nouveau tarif qui pourrait grimper jusqu’à 38%, de sorte que la taxe totale à l’entrée pourrait atteindre 48%.

En entrevue à Les Affaires, Véronique Proulx, PDG de Manufacturiers et exportateurs du Québec (MEQ), qui compte des membres dans l’industrie automobile et sa chaîne de valeur, dit appuyer l’imposition d’un tarif de 100% sur l’importation de voitures électriques chinoises.

 

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