Transformation métallique – des défis et des opportunités

Comme la plupart des secteurs de l’économie québécoise, canadienne et même mondiale, l’industrie du travail des métaux au Québec fait face à de nombreux défis. Pénurie de main-d’œuvre, difficulté d’approvisionnement, fluctuation des prix, le secteur doit conjuguer avec une situation sans précédent. Mais tout est loin d’être sombre, bien au contraire. Avec une forte demande et un écosystème bien rodé, l’industrie québécoise de la transformation métallique tire bien son épingle du jeu.

 

Il n’est jamais simple de prendre le pouls d’un secteur de l’économie. La quantité de critères qui entrent en ligne de compte rend cette tâche complexe, même en temps normal. Et on le sait bien, aujourd’hui, ce temps n’a rien de normal. Quand on lui demande de faire un bilan de santé de son industrie, Frédéric Chevalier, directeur général du Réseau de la Transformation métallique du Québec (RTMQ), peine à trouver des indicateurs fiables.

« Sous quel critère doit-on évaluer la santé de l’industrie? On est en pénurie de main-d’œuvre, alors les entreprises font tout ce qu’elles peuvent avec les moyens qu’elles ont. Le secteur a un potentiel incroyable. Historiquement, le secteur de la transformation des métaux, c’est la colonne vertébrale de l’économie manufacturière au Québec. Quand on regarde le nombre d’entreprises et d’emplois, ajouté à l’ensemble de l’écosystème métallique, c’est le secteur le plus important de l’économie manufacturière au Québec. Maintenant, quels sont les véritables indicateurs pour savoir si ça va bien ou non, ce n’est pas évident. Le taux de chômage n’est plus un indicateur. »

Mais malgré le flou laissé par les crises successives, COVID-19, main-d’œuvre, guerre en Ukraine et inflation, Frédéric Chevalier voit de formidables projets un peu partout dans le secteur du travail des métaux.

« Le Québec semble profiter plus d’un certain élan de dynamisme que d’autres régions au pays. On est bien placé, on n’a pas à avoir honte. Il y a des choses intéressantes qui se passent. »

Renée Demers, présidente d’Atelier d’usinage Quenneville et présidente du RTMQ, reconnait que la pandémie a durement touché le secteur et sa propre entreprise. Les casse-têtes se sont additionnés et même multipliés au fil des mois. Mais elle se dit optimiste face à l’avenir.

« Il y a beaucoup de demandes, en ce moment. Après des années un peu plus difficiles, on se rend compte que ça bouge, et c’est encourageant. Il y a des secteurs où des entreprises ont dû faire le choix de délaisser certains clients. Donc on sent une pression, il y a beaucoup de besoins. Il y a des choix d’affaires qui doivent être faits. Il faut regarder ce qui nous rapporte le plus en fin de compte, sinon on n’y arrivera pas. »

L’automatisation, la solution?

Dans les 10 dernières années, on rapportait que le Québec accusait un retard dans l’automatisation et la robotisation du côté de l’industrie manufacturière. Les gouvernements successifs ont investi et poussé cet enjeu, mais la taille de nos entreprises rend difficiles l’acquisition et l’implantation de ces machines. Toutefois, la dynamique industrielle change, nous dit Frédéric Chevalier du RTMQ.

« Avant, un robot coûtait une fortune. Maintenant, on peut avoir un robot pour moins de 25 000$. Maintenant, nos PME ont les moyens de s’automatiser à hauteur de leurs ambitions, de leur taille et de leur capacité. Mais les gens l’apprennent tout juste… »

Renée Demers de Quenneville souligne qu’en effet, l’intérêt est là. Mais encore faut-il que le mode de production et le type de produits fabriqués s’y prêtent.

« Dans notre cas, nous n’avons pas beaucoup d’ouvrages qui nous permettent de robotiser. Il y a toujours la possibilité d’acheter des équipements plus performants. Mais quel est le calcul en performance? Si on améliore nos équipements avec quelque chose de plus performant sur le marché, quel est le gain? C’est le calcul important à faire, et c’est la réflexion à laquelle je me confronte. »

De beaux projets de réussite d’implantation commencent à faire réfléchir, notamment dans le contexte de capacité de produire des pièces variées, sur mesure, avec des équipements automatisés. Et comme le souligne Frédéric Chevalier, l’automatisation des lignes de production n’est pas l’unique solution.

« Il y a la partie automatisation, mais il y a aussi tous les processus de production. Il y a énormément de choses qui ont été faites en amélioration continue, les entreprises ont appris, apprennent et continuent d’apprendre à mieux produire avec leurs employés, continuent d’implanter des processus d’amélioration continue. Et ce n’est pas nécessairement de l’automatisation ou de la robotisation, c’est plutôt dans les façons de faire, la manière dont les employés travaillent pour être plus efficaces. »

La fabrication additive, ou si vous préférez l’impression 3D, est aussi porteuse de changements dans l’industrie.

Pour lire l'article complet : https://magazinemci.com/2022/10/26/transformation-metallique-des-defis-et-des-opportunites/
Retour à la liste des nouvelles