Preuve que la zone d’innovation s’approche de la région, le gouvernement du Québec avance 38 M $ à la Société du parc industriel et portuaire de Bécancour (SPIPB) afin d’accélérer les investissements et les travaux nécessaires au développement de la filière batterie.
Le tout sera confirmé par décret gouvernemental mercredi sur la recommandation du ministre des Finances, du ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques et du ministre de l’Économie et de l’Innovation, Pierre Fitzgibbon.
«C’est un premier investissement qu’on fait. Il y a déjà des projets qui ont été pas mal annoncés avec Nemaska Lithium et Nouveau Monde Graphite. Et il y a d’autres projets qu’on regarde aussi. On commence à faire du travail en amont car la SPIPB n’était pas prête nécessairement à recevoir un paquet d’entreprises aussi rapidement, si tout va bien», a confié au Nouvelliste le ministre Fitzgibbon.
Dans le décret, on justifie cet investissement par le fait que plusieurs entreprises de la filière batterie se sont effectivement montrées intéressées au site de la Société du parc industriel et portuaire de Bécancour pour y implanter des usines de production.
Et on rappelle que la SPIPB a pour mission de favoriser le développement économique du Québec en développant et en exploitant, dans un objectif d’autofinancement, un parc industriel et portuaire dans la partie du territoire de la ville de Bécancour.
Or, on explique que la Société du parc industriel et portuaire de Bécancour ne dispose pas des fonds requis pour réaliser les études d’avant-projet et d’ingénierie nécessaires au développement de la filière batterie.
«C’est pour commencer à faire les plans, les aqueducs, les routes, le pluvial, l’ingénierie, la pré-ingénierie. Il va aussi avoir un montant qui va être investi avec Hydro-Québec pour amener une plus grande distribution hydroélectrique», fait savoir M. Fitzgibbon.
Ainsi, en vertu de la Loi sur la Société du parc industriel et portuaire de Bécancour, le gouvernement peut, aux conditions et selon les modalités qu’il détermine, autoriser le ministre des Finances à avancer à la Société du parc industriel et portuaire de Bécancour tout montant jugé nécessaire à la poursuite de sa mission. D’où la somme de 38 M$ provenant du fonds consolidé du revenu.
«Il n’y a pas d’annonces à faire de projets comme tels, mais si le gouvernement est prêt à avancer 38 M$ à la SPIPB, c’est parce qu’on pense que les choses vont aller bien», fait remarquer le ministre. «La plupart des entreprises qui considèrent s’établir à la SPIPB à Bécancour veulent savoir que ça ne prendra pas trois, quatre ans avant qu’on soit prêt à commencer à construire», renchérit-il.
Vers une Vallée de l’énergie verte
Alors qu’il a annoncé la semaine dernière les deux premières zones d’innovation au Québec, celle de Bécancour–Trois-Rivières pourrait être confirmée avant l’été. Et M. Fitzgibbon ne cache pas son souhait d’y inclure Shawinigan pour créer une Vallée de l’énergie verte.
«Il y a des forces vives, j’aimerais ça qu’on puisse attacher tout ça. Le fait qu’on ait des gros joueurs industriels qui veulent investir, ça aide. Le fait qu’on ait l’UQTR qui fait beaucoup de travail reconnu dans le monde sur l’hydrogène, il y a pas mal de morceaux. Et Shawinigan, évidemment, tout le côté du CNETE et du recyclage. Si on peut synergiser ça avec un projet de zone, ce serait le bienvenu, ce serait le fun de pouvoir en annoncer un à un moment donné. Il va falloir penser global et regarder comment on peut réunir tout ça», a-t-il avoué.
Reste à savoir maintenant si le développement de la filière batterie dans le parc industriel de Bécancour se fera sous la direction de Maurice Richard, son mandat venant à échéance le mois prochain comme président-directeur général.
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